Danse de parking
Danse de Parking #100. Pure passage 19/07/20
Le mot n’est pas tabou : « parking ». Il désigne l’endroit-sans-miroir ; le pur passage du dedans au dehors, et cice versa. Quels sont tes souvenirs de parking, dis-moi ? Cinq ans, les grosses voitures qui dorment dans l’obscurité sale, les portes de labyrinthe et de tuyaux que tu ouvriras dans tes rêves. Quinze ans, le sentiment d’impuissance, ta voix qui mue et ses échos ténébreux qui t’impressionnent. Trente ans, la promptitude professionnelle, ta malette oubliée dans le coffre, les collègues qui t’attendent à l’ascenseur. Soixante ans, l’envie de voir le large, d’élargir le passage ; dur-dur quand le béton te retient en otage. Tant qu’il y a du ciel, il y a du sous-sol. Tant qu’il y a des caves, il y a du passé qui brille dans le noir. Tant qu’il y a de l’amour, il y a du gazole. Tant qu’il a du parking, il y a de l’espoir.
Avec Sandra Abouav, Zouzou Oz, Jenny Abouav, Edmonde Gogotte, Alexis Morel, Jeremie Gardelli, Vincent Cespedes, Carole Bordes,Eliane Dos Santos, Lina Cespedes, Hug Sal, Chloé Baker, Blaise Merlin, Adèle Merlin, Camille Roy, Jacques Abouav, Yvette Abouav, Sergiu Popescu, Cendrine Lsl, Antonin Gellibert, Virginie Schwob, Alexis Néret
📝 Vincent Cespedes
🎥 Benoît Labourdette
Parking<br /> Dance #100. Final
The word is not taboo: « parking ». It points to the place-without-mirror; the pure passage from inside to outside, and vice versa.
What are your memories of parking, tell me?
Five years old, the big cars that sleep in the dirty darkness, the labyrinth doors and pipes that you will open in your dreams.
Fifteen years old, the feeling of helplessness, your changing voice and its dark echoes that impress you.
Thirty years old, professional promptness, your forgotten briefcase in the trunk, the colleagues waiting for you at the elevator.
Sixty years old, the desire to see the sea, to widen the passage; so hard when concrete holds you hostage.
As long as there is sky, there is underground.
As long as there are cellars, there is a past that glows in the dark.
As long as there is love, there is diesel.
As long as there is parking, there is hope.
Danse de Parking #99. Bouquet final 12/07/20
De l’exaltation émanent les fragrances. Une apothéose en triangles annonciatrice d’un « déjà fini ». Le morceau de bravoure secrète son silent parfum, et tisse son point d’orgue en réunissant les pavillons d’abondance.
Avec Mathilde Rance
Parking<br /> Dance #99. Final
From the exaltation emanate the fragrances. An apotheosis in triangles heralding an « already finished ». The piece of bravery secretes its silent scent, and weaves its culmination by bringing together the plentiful pavilions.
Danse de Parking #98. C’est la folie ! 5/07/20
Toujours se souvenir que le lieu n’importe pas tant que ça, ou très peu. C’est l’acolyte choisi pour la promenade qui est déterminant. Car avec lui vont se dresser les paysages, les épopées complices, les familiarités douces et les absurdités vagabondes. Non tributaires de la topographie, pour prolonger la visite.
Avec Xavier Fagnon 🎥 Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #98. It's crazy!
Always remember that the place doesn’t matter that much, or very few. It is the sidekick chosen for the walk that is decisive. Because with him will rise the landscapes, the epic accomplices, the soft familiarities and the vagabond absurdities. Not dependent on topography, to extend the visit.
Danse de Parking #97. À la question 28/06/20
Je leur ai dis tout ce que je savais, presque tout.
Et il reste des pièces manquantes à leur puzzle.
J’suis pas une balance, même si tout bascule !
Avec Jenny Abouav
Parking<br /> Dance #97. To questioning
I told them everything I knew, almost everything.
And there are missing pieces to their puzzle.
I’m not a snitch, even if everything rocks!
Danse de Parking #96. Détecteur 21/06/20
La sortie approche, écartons les risques. Demain soir on se tire !
Pour déjouer le détecteur de mouvement, inutile de lésiner sur les déplacements, c’est la chaleur qu’il capte. C’est quand deux points de chaleur ne deviennent plus qu’un que l’écran s’anime, révélant des connivences hors-les-murs.
Avant d’en comprendre les subtilités, il a fallu, et plusieurs fois par jour, recadrer nos ardeurs et nous afficher dans un ronron bien calibré.
Avec Camille Roy 🎥 Alexis Morel
Parking<br /> Dance #96. Detector
The exit is approaching, let’s avoid the risks. Tomorrow night we leave! To thwart the motion detector, no need to skimp on the movements, it captures the heat. It’s when two hot spots become one that the screen comes alive, revealing off-the-wall connivances. Before understanding these subtleties, it was necessary, and several times a day, to reframe the ardours and to be displayed in a well calibrated purr.
Before we could understand the subtleties, it was necessary, and several times a day, to reframe our ardours and show us in a well calibrated purr.
Danse de Parking #95. Ce sont des fruits, meyvedir. 14/06/20
« Et maintenant nous chanterons l’amour
Car il n’y a pas de Révolution sans Amour,
Il n’y a pas de matin sans sourire.
La beauté sur nos lèvres est un fruit continu. »
Tu me fais rêver de toupies citoyennes. Et quoique les horloges puissent dire, c’est l’amour qui fait tourner les fleurs en fruits.
Poèmes gorgés de sève de la pulpe au noyau, ce sont des fruits.
Avec Özgür Bilal sur Citoyens de beauté de Jean Sénac.
Parking<br /> Dance #95. These are fruits, meyvedir.
« And now we will sing love
Because there is no Revolution without Love,
There is no morning without a smile.
Beauty on our lips is a continuous fruit. »
You make me dream of spinning tops citizens. And whatever the clocks may say, it is love that makes flowers turn into fruit.
Poems full of sap from the pulp to the pit, these are fruits.
Danse de Parking #94. À l’échelle 7/06/20
Au-delà des mesures et des compartiments, des lauriers nous attendent. Une promesse de mise en éventail de nos possibles. Entre chaque creux se trouve un promontoire, une occasion de couronnement. Nous n’irons plus au bois, nous les survolerons pour y faire danser les grands méchants loups. Nous embrasserons tous ceux qui bougent.
Avec Camille Rancière
Parking<br /> Dance #94. Scale
Beyond measures and compartments, laurels await us. A promise to fan our possibilities. Between each hollow is a promontory, an occasion for crowning. We will not go to the forest anymore, we will fly over it to make the big bad wolves dancing. We will kiss all those who move.
Danse de Parking #93. Romance de Parking 31/05/20
Il est très charmant, et elle, elle est complètement charmée. À chaque fois qu’ils se croisent devant les boîtes aux lettres, ils se font les yeux doux mais ils osent à peine se parler parce qu’ils sont très timides. Pourtant, ils rêveraient de faire connaissance.
Ah vraiment ! Qu’ils sont timides !
Un jour qu’elle fêtait son anniversaire elle avait mis bien en évidence un mot qui annonçait qu’elle fêtait son anniversaire alors tous les voisins sont venus trinquer avec elle, sauf lui. Parce que ce couillon, il n’a pas osé. Et elle, cette gourde, elle en restée là ! Ah là là ! Que faire ?..
Avec Alexis Morel, 🎥 Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #93. Parking romance
He’s very charming, and she’s completely charmed. Every time they meet in front of the mailboxes, they make sheep eyes but they hardly dare to talk to each other because they are very shy. Yet they would dream of getting to know each other. Oh really! How shy they are!
One day she was celebrating her birthday she had clearly highlighted a note announcing that she was celebrating her birthday so all the neighbors came to drink with her, except him. Because this asshole, he did not dare. And her, this dopey, she left it there! Oh là là! What to do?…
Danse de Parking #92. Panoptique 24/05/20
Se savoir être épiés à l’envie, sans que jamais l’observateur ne puisse être visible en retour. Être vus sans voir. Identifiés mais aveugles. Visés en continu, ils ne seront perceptibles qu’à travers une forme fantomatique d’eux-mêmes. Le centre y emploie sa force d’éblouissement et sépare les âmes en rayures.
🎥 Alexis Morel
Parking<br /> Dance #92. Panopticon
Knowing that you are spied, without wanting the observer to be visible in return. To be seen without seeing. Identified but blind. Aimed continuously, they will only be noticeable through a ghostly form of themselves. The center uses its dazzling force separates souls into stripes.
Danse de Parking #91. Pistil & Bourgeon 17/05/20
Après un moment de latence en milieu désertique, il a suffit d’un peu d’eau pour agiter les corolles. Sensibles aux moindres variations, elles ajustent leur direction ; ainsi les pétales réfléchiront la lumière sur leur pistil. Cette coquetterie s’est avérée efficace pour y attirer les abeilles. Mais à cette heure-ci, la ruche danse encore pour préciser l’adresse.
Avec Émilie Ond, 🎥 Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #91. Pistil & Bud
After a moment of latency in a desert environment, all it takes is a little water to shake the corollas. Sensitive to the slightest variations, they adjust their direction; thus the petals will reflect the light on their pistil. This coquetry proved to be effective in attracting bees. But at this time, the hive is still dancing to clarify the address.
Danse de Parking #89-90. Revoloving-body 12/04/20
Avance, prends l’espace. Tourne autour de ton ami imaginaire. Jette un œil, frappe le sol, saute, saute. En passant à travers, en pressant vers le bas. Sonne la cloche, Ping-Pong, mouche ton nez, poing-sautant. Expire staccato. Maintenant, rendez-vous pour une rencontre avec les corps tournants. Quelqu’un m’a dit: « Agrandis ton visage. » Même si tu ne le peux pas, stabilise l’espace. Partons pour une exploration au-dessus du vide ! Voulez-vous vraiment ralentir les étourdissements? Détendez-vous, sentez-vous chez vous, restez au fait, suis ton couloir. Fonce! Maintenant, ferme les yeux. Sois obsédé par la musicalité. Prenez encore une seconde pour l’Univers. S’il vous plaît, restez concentrés jusqu’à la fin. Contact avec les yeux, votre cou est extensible-extensible. Votre dos est léger, mais votre tête est lourde et lourde. Poussez le sol avec votre corps tournant et… Rappelez-vous, la sirène est vraiment vraiment loin.
Parking<br /> Dance #89-90. Corps tournants
Go forward, step in. Take over the place. Turn around your imaginary friend. Have a look, hit the floor, jump jump. Passing through, pressing down, ring a bell, Ping-Pong, blow your nose, fist-jumping. Breathe out staccato. Now go for a meeting with Revolving bodies. Someone told me: “Enlarge your face.” Even if you can’t, stabilize the space. Let’s make an exploration above the emptiness! Do you really want to slow down the dizziness? Take it easy, feel at home, stick to the point, follow your corridor. Go for it! Now, close your eyes. Feel obsessed by musicality. Take one more second for the Universe. Please, stay focus until the end. Eye contact, your neck is stretchy-stretchy. Your back is light, but your head is heavy heavy. Push the ground with your Revolving body and…
Remember, the mermaid is really far away.
Danse de Parking #88. Faire suivre 26/04/20
Prière de suivre la note. Puis faire suivre la note et la note qui suit. Merci.
Parking<br /> Dance # 88. Forward
Please follow the note. Then forward the note and the note that follows. Thank you
Danse de Parking #87 Je pense à 19/04/20
Je pense aux Pharaons, aux Évadés, aux Allumeurs de lampadaire, aux boîtes de Pandore, aux Pays de Cocagne, à Celles et Ceux qui lâchent le premier mot, aux Chevaliers servants, aux Empêcheurs de tourner en rond, aux fourmis quand elles quittent les jambes, aux divins blasphèmes, aux grappes de glycine, aux éventails, aux machines à fumée.
Aux vers à soie, aux cyclamens, aux ampoules à filament, aux Éleveurs de bonsaïs, à Celles et Ceux qui gardent les dents dehors, à un certain Bobby L., au Hasard des coups de dés, aux caresses sur le front, aux sourdines Wah-Wah, aux Roses de Damas et leur Maître Nez. À Ceux qui ont trouvé la route, à La Mirabelle de Tonton Kiki, aux Inspirateurs qui laissent traîner leurs idées dans tous les coins.
Au Silence 0% matière grasse, aux Ivresses à l’envers, aux boulimies chocolatées, à la Nuit qui ne meurt pas. Quant aux huissiers bénévoles, je ne vous en parlerai pas.
Parking<br /> Dance # 87. I’m thinking of
I think of the Pharaohs, the Escapees, the Lamplighters, the Pandora’s Boxes, the Pays de Cocagne, the Ones Who Let Go The First Word, the Knights Servants, the Preventers to turn in circles, the ants when they leave the legs, divine blasphemies, wisteria clusters, fans, smoke machines.
To the silkworms, cyclamen, filament bulbs, bonsai breeders, those who keep their teeth outside, to a certain Bobby L., to the Chance of the dice, to the caresses on the forehead, to the deaf Wah-Wah, to the Damascus Roses and their Master Nose.
To those who have found the road, to La Mirabelle de Tonton Kiki, to the Inspirators who leave their ideas in all corners.
To the Silence 0% fat, to the drunkenness upside down, to the chocolate bulimies, to the Night that does not die. As for the volunteer bailiffs, I won’t tell you about them.
Danse de Parking #86 Entre deux 12/04/20
Réunis depuis jadis et davantage.
Adossés à leur mystère, aux embellies inchangées.
Le silence s’épaissit de ce qui va le rompre.
Le soupir d’après retient son souffle et instruit sa constance. La mer se retire mais les coquillages restent accrochés.
Avec Jacques Abouav
🎥 Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #86 In Between
Together for a long time and more.
Leaning on their mystery, on unchanged embellishments.
The silence thickens from what will break it.
The following sigh holds its breath and instructs its constancy. The sea withdraws but the shells remain hung.
Danse de Parking #85 Septième nuit 5/04/20
Lors de la septième nuit, les souvenirs rejaillissent. Les hourras qui animent l’intérieur se sont donné rendez-vous : même heure, même endroit. Comment pourrait-on appeler les personnes qui nous hantent ? Que dire de ces fantômes quand ils sont bien vivants ?
🎥 Vincent Cespedes
avec Tarek Sardi, Jacques Abouav, Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance # 85 Seventh night
On the seventh night, the memories flash back. The cheers that enliven the interior came together: same time, same place. How could we call the people who haunt us? What about these ghosts when they are alive?
Danse de Parking #84 Homo Bourdonnens 29/03/20
Coup de Trafalgar au troisième sous-sol. STOP
Grand nombre de paires d’ailes perdues pendant la bataille. STOP
L’immobilité en aura épuisée plus d’une par ici. STOP
Dépossédée la bestiole. STOP
Homo sapiens. Homo ludens. Homo bourdonnens
avec Jacques Abouav
filmé par Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance # 84 Homo Bourdonnens
« Coup de Trafalgar » in the third basement. STOP
Several pairs of wings lost during the battle. STOP
Stillness has exhausted more than one here. STOP
Dispossessed the beast. STOP
Homo sapiens. Homo Ludens. Homo bourdonnens.
Danse de Parking #83. Résidence 27/10/19
Le mur s’écaille. La résidence avance. Bientôt, tout un pan de fenêtres closes et de poutres fondra sur les non-alignés. Plus rien ni personne n’aimera en retard : nous sommes en avance sur l’heure d’été.
Avec Elsa Godart
filmé par Vincent Cespedes
💬 Louis Aragon, « La Rose et le Réséda »
Parking<br /> Dance # 83. Residence
The wall is flaking. The residence is moving forward. Soon, a whole pan of closed windows and beams will melt on the non-aligned people. Nothing and no one will love late: we are ahead of daylight saving time.
Danse de Parking #82. Non-retour 21/10/19
Puisque dorénavant il semblerait que l’on puisse envisager tous les scénarios, je nous souhaite de mettre en route les théories préapocalyptiques les plus lumineuses.
Avec Anouk Gonzàlez
Parking<br /> Dance # 82. No comeback
Since now it seems that we can consider all scenarios, I wish us to start the most luminous preapocalyptic theories.
Danse de Parking #81. Krokig – courbé 13/10/19
Parfois l’urgence de la volonté fait oublier que les voies détournées ne sont pas des moyens d’évitement mais ceux la rencontre, et qui permet aux flux alentours de mélanger leurs sensibilités.
Parking<br /> Dance #81. Krokig - crooked
Sometimes the urgency of the will makes us forget that the diverted ways are not means of avoidance but those which meet it, and which allow the surrounding flows to mix their sensibilities.
Danse de Parking #80. Version light 25/08/19
Fffaites le tour pour sssifffler et brosssez-vous sans le sssens des plumes.
Parking<br /> Dance #80. Light version
Go around to whissstle and brusssh in the direction of the feathersss.
Danse de Parking #79. Coûte que coûte 25/08/19
Parking<br /> Dance #78. Miniature
This visit survives in miniature even if the neighboring country considers the past and imagined past. We dripped the remains adorned with a new day. Like public squares and migratory pilgrims, the buried elements were born in the air.
Danse de Parking #78. Miniature 25/08/19
Cette visite survit en miniature même si le pays voisin considère le passé révolu et imaginaire. Nous faisions ruisseler les vestiges ornés d’un jour nouveau.
À l’instar des places publiques et des pèlerins migrateurs, les éléments enfouis naissaient dans l’air.
Parking<br /> Dance #78. Miniature
This visit survives in miniature even if the neighboring country considers the past and imagined past. We dripped the remains adorned with a new day. Like public squares and migratory pilgrims, the buried elements were born in the air.
Danse de Parking #77. Krishna, cryogénisée ! 11/08/19
Criblées de critères, c’est au beau milieu d’une crique et en crinoline qu’elles se sont cristallisées. Les crissements de la critique ? Un crime de cristal à crisper les criquets, en crise. Krishna ? Cryogénisée ! En Crimée ? Les chrysanthèmes !
Avec Elsa Godart – film Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #77. Krishna, cryogenized!
Scattered with criteria, in the middle of a creek, in crinoline, they have crystallized. Screeches of criticism? A crime of crystal, to crisper locusts, in crisis. Krishna, cryogenized!, In Crimea? Chrysanthemums!
Danse de Parking #76. Vent debout 4/08/19
Les jambes se sont dépliées, Carnaval.
Le buste s’ajustait; le menton fut monté sur ressort, Gouvernail.
Mettre les bouchées doubles quand certains se penchent et creusent la vague. Pas besoin de la voile ni de l’hélice, La proue a les épaules dessanglées. Littoral.
Avant d’être Sapiens sapiens, quand il n’était encore qu’Erectus… Il y a bien longtemps qu’Homo a les chevilles retroussées, Fondamental.
Avec Marlène Rostaing
Parking<br /> Dance #76. Standing wind
The legs unfolded, Carnival. The chest was adjusting; the chin was spring-mounted, Helm. Go to work when some bend and dig the wave. The prow has dislocated shoulders. No need for the sail or propeller! Coastline. Before being Sapiens sapiens, while he was still Erectus… It’s been a long time since Homo had his ankles rolled up, Fundamental.
Danse de Parking #75. Putain, je t’aime ! 9/06/19
Je te l’ai déjà dit, non ? À quel point je t’aime ! Tu me déboussoles, tu me fais frémir, des pupilles aux narines ! Ma mescaline ! Je te l’ai dit ou pas ? Que tu me rends dingue ! Et que tu es mon oxygène, et mon sol, et mon ciel ! Tu es ma palpitation, ma drogue, mon Belzébuth.
Mon Exaltation, reste là ! Sinon je suffoque, sinon je trépasse ! À toi, je me dédicace !
Avec Sergiù Popescu – film Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #75. I fucking love you!
I already told you, right? How much I love you! You confuse me, you make me shudder, from pupils to nostrils! My mescaline!
I told you or not? That you make me crazy! And that you are my oxygen, and my groins, and my sky! You are my palpitation, my drug, my Beelzebub. My exaltation, stay here!
Otherwise I suffocate, otherwise I pass away! To you, I dedicate myself!
Danse de Parking #74. Appel aux cimes 26/05/19
Enchâssés dans un tunnel, au milieu du terrain fertile. Capharnaüm minimaliste pourtant bien établi. Sécrétions du vague à l’âme qui coule le long de la muraille. Le port des déplaisances ferme à 20h. Tout ça parce qu’il était possédé.
Film Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #74. Call to the summits
Enclosed in a tunnel, in the middle of the fertile ground. Capernaum minimalist yet well established. Secretions of the wave to the soul flowing along the wall. The harbor of displeasure closes at 8. All that because he was possessed.
Danse de Parking #73. Premier Sous-Sol Est 19/05/19
Premier Sous-Sol, rien ne s’y passe. Tout est en ordre, rien à l’envers Il y a un gardien mais pas de barrière, Plus ou moins d’activité à la surface. Premier Sous-Sol Est, on s’y fait face : en différé, en marche arrière.
Film Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #73. First Basement East
First Basement, nothing happens there.
Everything is in order, nothing upside down
There is a guardian but no barrier,
More or less activity on the surface.
First Basement East, we face it: offline, in reverse.
Danse de Parking #72. Qui suis-je pour ? 12/05/19
Commenter l’insaisissable
Extorquer un poème
Revendiquer les panacées
Attirer les foudres
Braver les interdits
Récupérer les silences
Désorienter les images
Calfeutrer les gouffres
Embrasser une alcôve
Mesurer les cœurs
Mobiliser une étoile
Parking<br /> Dance #72. Who am I for?
Comment on the elusive
Exhort a poem
Claim the panacea
Attract lightnings
Brave the forbidden
Recover silences
Disorient images
Caulk the chasms
Kiss an alcove
Measure the hearts
Mobilize a star
Danse de Parking #71. Évaporée 5/05/19
Ma contenance s’est évaporée. Une raison d’être à chaque instant du jour, le métronome de mes nuits. Ma poétique de l’air et ses volutes.
Audrey Hepburn, John Wayne, vous m’avez bien enfumée. Plus de perchoir gracile qui alonge mes phalanges. Plus de nuage enveloppant. Adieu les vapeurs vaines
Parking<br /> Dance #71. Evaporated
My countenance has evaporated, a reason to be at every moment of the day. The metronome of my nights. My poetics of the air and its volutes. Audrey Hepburn, John Wayne, you smoked me well. No more graceful perch that is spreading my knuckles. No more enveloping clouds, Goodbye vain vapors.
Danse de Parking #70. Vestales 28/04/19
Au commencement nous étions Feuilles.
Une fois l’Eucalyptus arrimé, la Fougère arriva.
Du haut de sa tige, elle se faufilait et fière, laissait volontairement ses sporanges à vue. L’Olivier quant à lui, obsédé du couronnement grimpait jusqu’aux épines. Tandis que toutes les Autres brandissaient leurs pétales, triomphales ! Et déclamaient : » Souviens-toi que tu vas fleurir ! « .
avec Jenny Abouav; filmé par Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #70. Vestals
In the beginning we were Leaf.
Once the Eucalyptus was secured, the Fern arrived.
From the top of her stalk, she sneaked and proud, voluntarily leaving her sporangia on sight. The Olivier, obsessed with coronation, climbed to the thorns.While all the others brandished their petals, triumphal!
And were saying, « Remember, you’re going to bloom! »
Danse de Parking #69. En plein rif 21/04/19
Câblés au creux de la Plaine
En haute altitude, les cordes à sursauter font vibrer la roche
Le temps du garage se distord et insère ses crevasses.
Sous les néons exactement ! Saturés par leurs éclats, ils dévalent.
À la fin de leur escalade, ils érigent l’embarcadère…
Et ainsi vont les phares
avec Kevna Denise
Parking<br /> Dance #69. In the Rif
Wired in the hollow of the Plain
In high altitude, jumping ropes rock the rock
The time of the garage distorts itself and inserts its cracks.
Under the neon lights exactly! Saturated by their splinters, they hurtle down. At the end of their climb, they erect the pier …
And so are the lighthouses.
C’est dans l’entre-deux corps, l’entre-deux sons que nous allons déployer des antennes. Avides de chaque fréquence diluée dans la suivante. Pressées par la formule sonore, un nouveau terrain se recrée. Il nous accorde repos et tension s’il ne reste pas suspendu.
avec Jenny Abouav; filmé par Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #68. Interval
Avant les incantations, les vocalises.
Chaque matin fabriquer une messe entre le squelette et les cordes vocales. Saisir les premiers frémissements et les tordre, les défaire de leur apparence et leur en redonner une autre à la place.
Imagine un grimoire et devient une enluminure.
filmé par Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #67. Vocalises
Danse de Parking #66. C’est ma caisse ! 31/03/19
Ça, c’est ma caisse ! Double enjoliveurs, mon territoire. Si tu me respectes, fais gaffe à ma caisse ok ? J’aimerais pas que t’aies un accident de portière. Tu vois ? Un retour de rétroviseur, l’empreinte de mes essuis-glasses sur ta joue. Et qu’est-ce tu fous là ? Tu rôdes ? T’as une caisse ? Elle est garée où ? Je t’ai jamais vu ici avant. T’as ta carte d’abonnement ? Moi je l’ai ! Tu veux la voir ma carte ?
filmé par Vincent Cespedes
Parking<br /> Dance #66. That's my car!
L’important dans la vie c’est de se satisfaire de ce qu’on a, mais à une condition, c’est d’avoir du bonus. Pour celui qui n’a pas d’accident, il y aura un petit supplément gratuit : C’est cadeau, c’est offert, c’est en plus !
avec Blaise Merlin
Parking<br /> Dance #63. It's only bonus
Vous êtes incroyable et je suis particulier. Tu es tellement drôle et je suis plein de surprise. Vous êtes admis et je suis obligée. Prends ma main, serre-moi la main. Mets ta main dans ma main et partons un peu. Pour un moment. Pour un temps sauvage. Pourquoi ? Pourquoi ne viens-tu pas? Où allez-vous? Nous aurons besoin de temps. Nous serons presque en retard.
Parking<br /> Dance #63. Almost late
Danse de Parking #63. Trouble anormal 24/02/19
La loi est une règle qui s’applique à tous ; et sans exception. Vous vous demandez ce que signifie « trouble anormal » ? Et bien munissez-vous d’un dictionnaire, la définition y est très claire. En revanche, si vous commencez à chercher à lire entre les lignes et vous glisser dans les angles morts des mots, c’est que vous avez sans doute quelque chose à vous reprocher. Vous rendez-vous compte ? Et si tout le monde faisait comme vous ?
avec Stéphanette Martelet
Parking<br /> Dance #63. Abnormal disorder
Danse de Parking #62. T’es là ? 17/02/19
Tellement occupées à se retrouver, elles ont bien failli ne pas se voir et continuer dans un emballement incertain. Tout ce qui nous pousse à persister est la promesse des retrouvailles. Mêmes alambiqués, tous les chemins mènent à l’autre.
avec Martine Hénia Duffas
Parking Dance #62. You're here ?
Danse de Parking #61. Valse slave 10/02/19
Qu’arrive-t-il quand on troque le tulle d’un tutu pour une corolle ?
Que le néon remplace les projecteurs,
Et que l’orchestre miniature ravive les pas d’antan ?
Les flottements s’évaporent. Les mouvements se pointent illico quand Piotr nous fait miroiter le prochain printemps.
Parking Dance #61.Slavic waltz
That the neon replaces the spotlights,
And that the miniature orchestra rekindle the steps of yesteryear?
The flotation evaporates. The movements are pointing unexpectedly when Piotr makes us shimmer the next spring.
Il a fallu s’accrocher pour se tenir debout. D’avalanche en demi-tour, de vrilles en rebonds, elles se sont finalement retrouvées la tête à l’endroit.
À l’endroit où les portes sont scellées, il suffit d’y déposer ses pieds, le reste suivra.
avec Cendrine Lsl
Parking Dance #60. At the place
Where the doors are sealed, you just have to put your feet in, the rest will follow.
Danse de Parking #59. Memento flori 27/01/19
Pour révéler sa nature humaine, il convient d’ennoblir l’Humain par la Nature. Floraisons. Oraison joyeuse pour repousser l’oubli avant qu’elles ne fanent. Manifeste végétal d’où les idées s’épanouissent au sommet du crâne. Couronnés du vivant, la sève nourrit le sang.
Souviens-toi que tu vas fleurir !
Parking Dance #59. Memento flori
Flowerings. Merry prayer to repel oblivion before they fade. Vegetal Manifesto from where ideas flourish at the top of the skull Crowned alive, the sap feeds the blood Remember that you are going to bloom!
Danse de Parking #58. Halte-là ! 20/01/19
Qui-va-là ?
Cinquante-huit. Immédiate, subite.
Halte-là ! Parque-toi, tout le monde à son poste !
Conduis tes impatiences ou l’espace te remettra à ta place, tout de suite.
Clonk ! Stack !
Parking Dance #58. Stand!
Fifty eight. Immediate, sudden.
Stop right there! Park yourself, everyone to their station
Drive your impatience, or space will put you back in your place, right away.
Clonk! Stack!
Danse de Parking #57. Cadran 6/01/19
Le temps est une question d’espace. La petitesse accélère le cœur, la grandeur le transporte. Nous rangeons nos voitures dans des minutes obscènes ; nos usines et nos pleurs dans des jours sans aurore. Mais parfois, un mauvais créneau inverse le cours des choses et tout ce qui compte le plus à nos yeux s’étire jusqu’à rompre les cadrans.
Filmé par Antonin Gellibert
Texte de Vincent Cespedes
Parking Dance #57. Dial
Continuant leur acclimatation dans des environnements difficiles voire dangereux. Ils risquent leur vie pour protéger les bosquets parmi les plus vulnérables de la planète.
Casques verts, frémissant d’impatience et du feuillage.
Parking Dance #56. Green helmet
Green helmets, simmering with impatience and foliage.
Dans un coin, il y a la parole, sourde.
À l’autre extrémité se tient le précipice, conquérant.
Juste au-dessus, la fuite des étoiles.
Un peu plus loin, la forêt, absorbante.
Quand on regarde en face, on entend la langue de l’instant sacré.
Parking Dance #55. Christmas at Atlantis
At the other end stands the precipice, conquering.
Just above, the leak of the stars.
A little further, the forest, absorbing.
When we look across, we hear the language of the sacred moment.
Ne devient pas passe muraille qui veut. J’avais misé tous mes espoirs sur cette visite qui viendrait m’extraire de la contrainte. Ma dépendance à l’autre tenait dans sa possibilité à me sortir de là. Mais la situation s’est définitivement verrouillée lorsque le tant attendu, observant le marasme ambiant, est venu en rajouter une couche.
Filmé par Alexis Morel
Parking Dance #54. Wall pass
Les fils tendus entre les occupants, on s’organisait par vague, assurant le relai pour comprendre les espaces.
Cérémonial dont le rituel s’invente sur l’instant.
On entendait les élans et les rires en écho.
Filmé par Vincent Cespedes
Avec Hug Sal, Sandra Abouav, Lina Cespedes, Zouzou Oz, Virginie Schwob, Violette Pouzet-Roussel, Chloé Baker, Enrico Lemercier Castronovo
Parking Dance #53. Echo
Ceremonial whose ritual is invented on the moment.
We could hear the moose and the laughter echoing.
Pour accéder au parking sous-terrain, prenez le virage ! Roulez au pas et jetez un oeil au delà du mur recourbé. Entre le béton et la pierre, existe un écosystème miniature dans lequel la nature n’a jamais perdu ses droits. Malgré l’automne avancé, la verdure y est foisonnante et vigoureuse. À travers les âges, la faune y a bâti les moyens de sa propre survie. Merci de ne pas nourrir les animaux.
Filmé par Alexis Morel – masque Antonin Gellibert – costume Giang Ha
Parking Dance #52. Iguana
Danse de Parking #51. Tire ta fraise 18/11/18
Protestation sucrée. Fraises à géométries variables. Rougir de rire en pleine parade de fruits, et se rendre compte qu’à se laper à travers flore, la faune enfin s’éveille, enfantine et savante.
Tagada Einstein !
Avec Christine Armanger, Özgür Bilal, Violette Pouzet
Parking Dance #51. Pull your strawberry
To blush with laughter in full parade of fruits, and to realize that to lapse through flora, wildlife finally awakes, childish and learned.
Tagada Einstein!
C’est d’ta faute
On t’a vue
Prise sur le vif
Pas moyen de se défausser
Pas d’issue de secours
Même avec une voix d’enfant
Filmé par Vincent Cespedes ; Avec Chloé Baker, Özgür Bilal, Laure Bourgois, Dominique Boutel, Lina Cespedes, Valeriu Cosuleanu, Mikaël Cerop Ohanessian, Stéphanette Martelet, Alexis Morel, Violette Pouzet, Hugo Salignat, Virginie Schwob
Parking Dance #50. It’s your fault!
We saw you
Taken on the spot
No way to discard
No emergency exit
Even with a child’s voice
Danse de Parking #49. Sous-entendus 4/11/18
Un penchant pour la fin de soirée, quand seuls les pieds et les clignotants guident le parcours. Arrivés depuis la grande porte jusqu’au recoin silencieux, le sol répond par salves d’applaudissements et leur livre ses sous-entendus.
Avec Jérémie Gardelli
Parking Dance #49. Allusions
Danse de Parking #48. Divertissement 28/10/18
Dans sa propension au divertissement, elle s’assure de ne pas se fondre totalement dans le paysage, au risque de laisser apparaître des traces de rétractations et habitudes hautes du menton. Elle qui pense façonner l’air, c’est l’inverse qui se produit, l’air fabrique ses propres moulins à vent.
Parking Dance #48. Entertainment
Danse de Parking #47. Discrétion 14/10/18
Elle a décidé de l’attendre. Ayant trop annoncé la couleur et crié ses chuchotements, elle a rangé ses projections dans toutes les petites boites habituelles, tout en restant discrète. Condamnée à désamorcer la suspicion des voisins à l’affût, elle avait également désamorcé ce qui aurait pu réellement se passer. Elle s’est fait son propre film. Lui, n’arriverait pas avant la semaine suivante.
Film Bakhta Ben Tara
Parking Dance #47. Discretion
Danse de Parking #46. Droit de passage 7/10/18
Ils ont fait main basse sur le passage pour qu’il leur cède ses droits. Même si la porte se referme sur elle-même, ici, c’est elle qui passe à la question. Elle ouvre le flow, les mains en l’air ! Les hanches jouent à la corde à sauter, augmentent les watts et passent de l’autre côté. La poignée donne son verdict : « Souviens-toi de comment je m’appelle ! »
avec Alexis Morel; film Bakhta Ben Tara
Parking Dance #46. Right of way
Danse de Parking #45. Itinéraire 30/09/18
Chaque jour, tu te rendras compte un peu plus que le plaisir d’arriver au lieu de rendez-vous dépendra de la saveur du chemin que tu arpentes. Se déplacer du point A au point B ne pourra pas suffire. Certains éléments, anodins en apparence sont en fait des boussoles. La station essence sur la droite, la maison aux volets jaunes, le kiosque à pois chiches… Si tu ne décryptes pas la ville dans ses détails, il est bien possible que tu fasses plusieurs fois le tour du rond point.
Film et voix Bakhta Ben Tara
Parking Dance #45. Itinerary
Danse de Parking #44. Allez, vas-y ! 23/09/18
Une fois crépitante, tu ne pourras plus éteindre l’étincelle. Au mieux, tu essaieras de l’étouffer mais elle te piquera tellement que tu seras obligé de l’approvisionner en oxygène, et en continu.
Une fois le feu rougissant, tu seras tenté de le noyer, en vain. Plus d’autre choix que d’en faire ton allié flamboyant. Brûle !
Parking Dance #44. Go, go on!
Danse de Parking #43. Deuxième sous-sol 15/09/18
J’ai trouvé un trou dans le plafond.
Arrivée au deuxième sous-sol,
Pleuvaient les rayons.
Bien plus convainquant qu’une tête d’ampoule,
Le soleil m’a saisie, ramenée au niveau de la mer,
Puis hissée au mât pour hameçonner les sirènes.
Parking Dance #43. Second sub-floor
Arrived at the second basement,
Rays were raining down.
Much more convincing than a head of bulb,
The sun seized me, brought me back to the level of the sea,
Then hang on me on the mast for hooking sirens.
Danse de Parking #42. Bakhta 9/09/18
La lune chante au ralenti ce soir… et le silence à honte de se taire.
Demain, nous sommes invités à tutoyer les étoiles,
À renverser les violons turbulents.
À fredonner en chœur les cœurs qui battent en toi.
Parking Dance #42. Bakhta
Tomorrow, we are invited to address as « tu » with stars,
To knock down the turbulent violins.
To hum in choir the hearts which beat in you.
Danse de Parking #41. Fuite 2/09/18
Toujours est-il qu’il avait préféré prendre un chemin de traverse. Malgré les totems disposés au sol, il ne viendra pas ce soir. Il a troqué son vif-argent contre une vibration ronronnante. Alors, je fais les cent pas pour oublier sa fuite.
Parking Dance #41. Escape
Éteignez les portables
Les caméras qui mentent
Éteignez les sirènes
Éteignez la poudre
Les étoiles
L’incendie qui nous gagne
Le silence et l’alcool
film par Vincent Cespedes
Parking Dance #40. Switch off!
Cameras who lie
Switch off sirens
Switch off the powder
Stars
The fire which gains us
The silence and the alcohol
Danse de Parking #39. Dauphin 19/08/18
La joie est morte : vive la joie ! L’eau et l’éclaboussure se comprennent. L’une contient ce dont l’autre rêve ; l’autre, ce dont l’autre meurt. Et toi, stoïque au milieu de mon gouffre, le cul bordé de dentelle et l’œil ouvert sur la nuque, tu me portes en tatouage – qu’aucune de tes larmes ne peut effacer.
texte et film par Vincent Cespedes
Parking Dance #39. Dolphin
The water and the spatter understand each other. The one contains what the other one dreams about; the other one, what from the other one dies. And you, stoic in the middle of my abyss, the ass lined with lace and the eye opened on the nape of the neck, you wear me on tattoo – which none of your tears can erase.
Danse de Parking #38. Recette d’autobonheur 12/08/18
– Troquez votre tutu pour des plumes d’apparat ;
– Importez une Carioca et, dans votre parking, déposez-la ;
– Faites de la samba avec votre voix ;
– Avec votre corps, du couci-couça ;
– Laissez frémir en vous la vie, etc.
(Mais si ça ne suffit pas : soirée-pyjama.)
Avec Eliane Dos Santos ; texte et film par Vincent Cespedes
Parking Dance #38. Autohappiness recipe
– Import a Carioca and, in your car park, drop her;
– Do samba with your voice;
– With your body, do so-so;
– Inside yourself, let shudder your life, etc.
(But if that’s not enough: pajama party.)
Danse de Parking #37. Monsieur Martin 5/08/18
Le compte-rendu est prêt, je vous l’envoie en signature. (Je vous emmerde.) On avait dit des trombones, pas des agrafes. (Je vous aime.) Les agrafes, ça troue le papier ! (Je vous emmerde.) Allo ? Oui, de la part de ? Veuillez patienter. (Je vous aime.) Il pourra vous retrouver en fin de déjeuner. (Je vous emmerde.) Oui, allo ? Il est bien là aujourd’hui mais il vient d’entrer en réunion. (Je vous aime.) Donnez-moi votre numéro et il vous rappellera dans l’après midi. (Je vous emmerde.) N’essayez plus sa ligne directe. Il ne pourra pas vous prendre de toutes façons. (Je vous aime.)
filmé par Vincent Cespedes
Parking Dance #37. Mr Martin
We had said paper clips, no staples. (Love you.)
Staples, it pierces the paper! (Fuck you.) Hello? Yes, on behalf of? Please wait. (Love you.) He can join you to have lunch. (Fuck you.) Yes, hello? He is there today of course, but he has just entered in a meeting. (Love you.) Give me your phone number and he will call you back this after noon. (Fuck you.) Don’t try any more his direct line, in any case, he can’t take you. (Love you.)
Dodo,
Tu saisis ton oreille et,
Tu charges.
Trois coups, j’encaisse
Je réplique
L’enfant do,
Bataille de plumes
Pour plonger l’autre dans un sommeil de plomb
Assommés, nous écrasions bruyamment
Je vais te mettre la tête dans l’oreiller
L’enfant dormira bien vite
Tu rappliques
Taie d’oreiller ou tête d’oreiller ?
Ce que le somnifère doit au polochon
L’enfant dormira bientôt
Avec Raphaël Soleilhavoup
Parking Dance #36. On the pillow
You grab your ear and,
You charge.
Three hits, I cash
I reply
The child sleeps,
Battle of feathers
To plunge the other into a deep sleep of lead
Knocked out, we gave up noisily
I will put your head in the pillow
The child will sleep very fast
You turn up
Pillowcase or head of pillow?
That the sleeping drug owes to the duffel
The child will sleep soon
Danse de Parking #35. J’irai longer la crevasse et danser sur vos morts. 22/07/18
Mes rires se creusent. J’écoute la lumière se tarir et le tunnel me quitte. L’ennui noue sa corde pour se pendre. Jadis, les fantômes revenaient pour recoudre les vivants silencieux. J’irai longer la crevasse et danser sur vos morts.
filmé par Vincent Cespedes
Parking Dance #35. I will go following the crack and dance on your dead.
22/07/18
Ton corps est contagieux. Même pas malade. Même dansant – surtout dansant. Les barbares le savent, qui vont jusqu’à flouter ton visage en plein aveu. Une place est libre dans mon parking : elle est pour toi, petite sœur perçante. Nous sommes déjà des millions de collocs à danser dans ta chambre. – Zarathoustra est fier de toi.
Texte de Vincent Cespedes
Parking Dance #34. Mirador
– Zarathustra is proud of you.
15/07/18
Présider la plaine. Mirador haut perché. Identifier la cible. Viser. Tirer. Et le corps quitte l’âme. Et le fleuve quitte la source. Et le soleil se déprend du continuum de nos vies sous tension. Toi qui m’ajustes du haut de ton ego, sais-tu à quel point ta précision te donne tort ?
Avec Alexis Morel
Parking Dance #33. Mirador
And the body leaves the soul. And the river leaves the source. And the sun is falling off the continuum of our energized lives.
You, who adjust me from the top of your ego, do you know how wrong your accuracy is?
With Alexis Morel
8/07/18
Que se passe-t-il quand un corps quitte l’atmosphère ? Il perd sa gravité. Alors que la pression ne cesse de vouloir le ramener impitoyablement vers le bitume, au moment où il laissera derrière lui les dernières particules de l’exosphère, il atteindra le cap vers la légèreté.
Avec Dabo Boubacar
Parking Dance #32. Atmosphere
With Dabo Boubacar
1/07/18
« Baromètre ?
– Je longe le méridien de la rate.
– Périscope !
– Périscope. Clapet ouvert.
– Pssshiiit !…
– 1 minute d’angle, 2 minutes d’angle, 3 minutes d’angle, 4 minutes d’angle, 5 minutes d’angle. Abscisse !
– Pouce, ordonnée. 4 onglets !
– Pouce, pouce, cuisse, coudée royale, pouce.
– Hémisphère Nord, hémisphère Sud, dépolarisation.
– Boussole.
– 1 pied, 2 pieds, 18 nœuds, 25 nœuds
– Coudée franche
– Seize degrés Celcius !
– 750 degrés Farenheit !
– 450 ° Kelvin.
Décompression ! 6, 5, 4, 3, 2, 1.
– Cap de Korsar ! Balise envoyée !
– Triple pontage !
– Désintégration ! »
Avec Cendrine Lassalle
Parking Dance #31. Nautile
– I’m following the spleen meridian
– Periscope!
– Periscope. Open lid.
– Pssshiiit!…
– 1 minute of angle, 2 minutes of angle, 3 minutes of angle, 4 minutes of angle, 5 minutes of angle. Abscissa!
– Inch, ordered. 4 tabs
– Inch, inch, thigh, royal cubit, inch.
– Hemisphere the North, southern hemisphere, depolarization.
– Compass.
– 1 foot, 2 feet, 18 knots, 25 knots
– Frank cubit!
– 16 °Celcius
– 750 ° Farenheit!
– 450 ° Kelvin.
Decompression! 6, 5, 4, 3, 2, 1.
– Cape of Korsar! Sent beacon !
– Triple bypass!
– Destruction! »
Ils cherchaient à avoir le moral au beau fixe, niant les perturbations et les sentiments instables. Afin d’anéantir la morosité ambiante et dissiper la pluie qui leur tombait des yeux, ils s’employaient sans cesse à faire monter la pression, jusqu’à ce que la grisaille s’éclaircisse et que la joie éclate.
filmé par Alexis Morel
Parking Dance #30. Anticyclone
17/06/18
C’est l’histoire d’une femme divisée. Elle utilise le monde en rythmant ses urgences : grillage de sa geôle, flaque d’eau à piétiner, fenêtres oranges. Pour rassembler ses idées, elle doit lâcher l’orchestre. S’en remettre au céleste et au bruit des voitures. Jouer à pile ou face avec elle-même.
texte de Vincent Cespedes
Parking Dance #29. Unchain The Orchestra
10/06/18
Danse de Parking #28. Ouvrir les écoutilles ! 3/06/18
Ouverture des écoutilles ! Pour rester disponible aux rumeurs du monde. Par où le corps est-il perméable ? Ton œil prend le dessus et guide ton squelette. Accroche-toi à ton oreille qu’elle puisse être saisie par la langue. Et l’effet miroir deviendra musique.
Avec Giang Ha ; filmé par Uyen Nguyen
Parking Dance #28. Open hatches !
3/06/18
Danse de Parking #27. Qui m’aime ? 27/05/18
Avec mes couteaux sous la gorge
Avec le premier visage du matin
Avec mon monument aux mort
Avec mes manches retroussées
Avec mes prières désordonnées
Avec mes miradors
Avec mes promesses de bienvenue
Avec mes cils en bataille
Avec des fleurs dans le dos
Avec Carole Bordes ; fimé par Vincent Cespedes
Parking Dance #26. Grand jeté photosynthesis
20/05/18
Danse de Parking #26. Grand jeté photosynthèse 20/05/18
Nous serons deux. À devoir suivre les lignes de nos corps, les prouesses graphiques assoiffées de sueur. Nous n’inventerons que nos incertitudes ; tout le reste (nœuds, rayons, peur du vide) aura été calibré par les plantes.
Avec Olivier Bioret ; texte de Vincent Cespedes
Parking Dance #27. Who loves me ?
With the first morning face
With my war memorial
With my tucked up sleeves
With my muddled prayers
With my miradors
With my promises of welcome
With my lashes in battle
With flowers in the back
20/05/18
Danse de Parking #25. Amphore 13/05/18
Je suis l’Antiquité.
Je suis la Phénicie.
Toi, ma félicité,
Reviens tonner ici !
Mes amphores sont brisées ;
Déchirés, mes habits.
Mon corps danse à côté
Du tien. – Reviens, merci !
Parking Dance #25. Amphora
I am Phoenicia.
You, my bliss,
Come back to thunder here !
My amphoras are broken;
Torn, my clothes.
My body dances next
To yours. – Come back, thank you!
13/05/18
Danse de parking #24.Pirouette 06/04/18
En cherchant à déjouer la banalité, on a inventé la pirouette. Si elle se multiplie et se répète, l’espace bascule et glisse. Il ordonne au regard d’établir de nouvelles lignes de fuite. Voués sans fin à aller voir ailleurs si on y est…
Avec Richard Kapoff
Parking Dance #24. Get out of it
06/05/18
Danse de Parking #23. Volte-face 29/04/18
Prend-on le temps de rire lorsqu’on est dans l’urgence ?
Une fois lancée, l’histoire évite les télescopages qui lui feraient perdre le fil.
Virage à gauche, demi-tour, redémarrage pour ne pas gâcher la chute.
Redoubler d’efforts dans l’humour, jusqu’à en oublier sa noirceur.
Avec Violette Pouzet
Parking Dance #23. Flip-flop
Once thrown, the story avoids overlaps which would make it lose the thread.
Left turn, about-turn, restart not to spoil the fall.
Double efforts in the humor, until forget its blackness.
29/04/18
Danse de Parking #22. Dépliage 22/04/18
Tandis qu’elle s’attelle au parallélisme de l’armature, elle se dégage des pliures pour devenir surface.
Non contente de ses simples jointures, elle préfère une virée vers l’espace.
Parking Dance #22. Unfolding
22/04/18
Danse de Parking #21. Du tac au tac 15/04/18
La joie de la bonne repartie.
Ça y est, elle est partie. Tu imagines alors ce que tu aurais dû lui répondre à la place d’une réplique plate. Tu regrettes de ne pas avoir cueilli les mots pour lui clouer le bec. Tu aurais aimé que ton rythme s’accroche au sien. Que les piverts s’activent et montent la joute en escalade. Que la musique avance.
Avec Carole Bordes
Parking Dance #21. Tit for tat
That’s it, she left. You imagine now what you would have answered her instead of a flat reply. You regret not having picked the words to shut up her. You would have liked that your rhythm hangs on to hers. That green woodpeckers bustle and take up the joust into climbing. That the music moves forward.
15/04/18
Danse de Parking #20. Il arrive, le proprio 08/04/18
Il arrive, le proprio. On a tout enveloppé avant qu’il déboule. Et comme le rouleau était presque fini, on s’est enrobé avec, pour résister aux rafales de vent et se tenir tranquille. On a eu le temps de planquer les arriérés sous le capot. Il s’en rendra compte au prochain contrôle du moteur. On a fait le point, on est prêt pour le simulacre.
filmé par Philippe Tabarly
Parking Dance #20. He’s coming, the owner
08/04/18
Danse de Parking #19. Vent 01/04/18
Démerdez-vous avec vos émotions ! Vos vieilles chatouilles qui grattent encore, vos chiens crevés qui n’aboient plus. À quoi bon s’acharner à vouloir tourner la page ? Les pages se tournent d’elles-mêmes, il suffit de les confier au vent.
filmé par Vincent Cespedes
Parking Dance #19. Wind
01/04/18
L’Appel et la Réponse. Promesse de lumière, quand les graves embrassent les aigus, quand la Joie majuscule retourne la funéraille.
Ô quand la gorge interdit la voix !
Ô quand les joues et les dents la remplacent !
Frapper, frapper l’ego jusqu’à l’alléluia !
Danse de Parking #18. When the saints go marching in
Oh when throat prohibits voice !
Oh when the cheeks and teeth replace it !
Hit, hit the ego until alleluia !
25/03/18
Danse de Parking #17. Interférences 18/03/18
Chacune branchée à sa fréquence. La ligne striée saccade nos échanges en un paquet de bribes : fragments d’un dialogue prolongé. Mais quand elles s’échafaudent à bâtons rompus, les conversations naissent, défiant les interférences.
filmé par Vincent Cespedes
Parking dance #17. Interference
18/03/18
Danse de Parking #16. Restez chez vous ! 11/03/18
Que puis-je pour vous si je ne vous connais pas ?
Une fois vos paramètres identitaires renseignés, oubliez les oublis !
Vous bénéficierez alors de toutes mes solutions.
À activer toutes les trois minutes – quatre minutes étant nécessaires aux libres arbitres pour siffler leur nouveau départ.
>> ACTIVATION
Il fait froid aujourd’hui. Le temps est très couvert. Restez chez vous !
filmé par Vincent Cespedes
Parking dance #16. Stay at home !
Once your identical parameters were informed, forget forgetting !
You will benefit then from all my solutions.
To activate every three minutes – four minutes would be necessary for free wills to whistle for their new start.
>> ACTIVATION
It is cold today. The weather is cloudy. Stay at home !
11/03/18
Danse de Parking #15. Calamity 04/03/18
En plein cagnard, dans la poussière, la reine des plaines est vite rassasiée de spaghetti. Pour le dessert, un cigarillo fait l’affaire. La terre aride et hostile est son tapis rouge. Elle rameute toute la cavalerie, mais voilà qu’elle penche sérieusement. Et des deux côtés en même temps : pour le sky, et pour sa phénoménale gâchette. Calimity, la seule desperada que la poudre ne fait pas éternuer.
filmé par Lina Cespedes
Parking dance #15. Calamity
04/03/18
Danse de Parking #14. Elle est où la p’tite euh… ? 25/02/18
Je me revois précisément la ranger en lieu sûr pour la brandir au moment opportun. Je ne ménage pas les recherches et inspecte tous les quelques parts possibles. Seulement, aujourd’hui, on dirait bien qu’elle s’est évaporée. Elle a finement recouvert les surfaces et s’est répandue dans les moindres recoins. Envahissant chaque trou noir, elle se mélange à présent à l’air pour s’insinuer dans nos poumons. Sa mission suprême : dérouler les colimaçons.
filmé par Vincent Cespedes
Parking dance #14. She is where the small um… ?
25/02/18
Danse de Parking #13. Flegme 18/02/18
Et bien que son sang fût descendu, son détachement laissait poindre quelques curiosités. Le léger soupçon qu’elle affichait, s’adressait aussi à ce qu’elle ressentait à l’intérieur, pour considérer pleinement ce qui arrive sans en transmettre les effets intimes. Une disposition du pas tout à fait vrai, pas tout à fait faux. Et dans l’indifférence ? Elle puisait toute sa liberté.
Avec Lina Cespedes
Parking dance #13. Phlegme
18/02/18
Danse de Parking #12. Cadence 11/02/18
À son approche, on pouvait sonder les humeurs alentours à la cadence de ses pas. Si elle arrivait, là maintenant, son entrée serait fracassante. Elle chercherait instinctivement une oreille attentive. Et d’un crissement, elle élirait son interlocuteur.
Alors elle s’approcherait de lui, lui pincerait le lobe de l’oreille pour le porter à sa bouche et lui faire vibrer le tympan jusqu’à ce qu’il saisisse bien au delà des mots, incompréhensibles, l’objet de son éternelle visite.
Parking dance #12. Pace
11/02/18
Danse de Parking #11. Matar 04/02/18
« Je sens bouillonner dans mon cœur le sang de la jeunesse. Des vents nouveaux se lèvent en moi. Je me mets à écouter leurs chants. À écouter le tonnerre qui gronde, la pluie qui tombe et la symphonie des vents. » « Matar ». Mais, ce n’est pas le « matar » espagnol. C’est la pluie ! En arabe, la pluie se dit « matar ». Et dans ce mot, on peut sentir la transformation que fait l’eau au moment de sortir du ciel. Le mouvement direct des gouttes depuis le nuage jusqu’à la Terre, et qui nous rafraichit les visages. Aujourd’hui, la pluie est tombée. La pluie de la Jeunesse. Je sens bouillonner dans mon cœur le sang de la jeunesse.
Parking dance #11. Matar
04/02/18
Danse de Parking # 10. Zéro 14/01/18
Qu’est-ce que cette lubie de tout vouloir reprendre à zéro quand on peut empiler les couches ? On ne peut pas revenir tout le temps à zéro, il est si radical de vouloir se priver de sol, même s’il n’est que sable mouvant. Eraser ; Cancel ; revenir à la page blanche n’a que peu d’intérêt, c’est une fuite, un divertissement. Quand finalement le seul devoir humain est de réunir les strates et de leur aménager l’agrégat approprié et nécessaire pour qu’elles tiennent toutes ensemble. Malgré l’absence de logique qui les rapproche, on mitonne toujours la substance propice à créer du liant. Vouloir se priver des couches antérieures et du dessous ? Non mais ça va pas non ! On ne peut pas rattraper des années de jachères.
Parking dance #10. Zero
14/01/18
Danse de Parking #9. Damoclès 07/01/18
Certains ont la médiocre tendance à penser et à faire croire aux autres que l’avenir est un couperet qui va tomber on ne sait quand. Retenu encore au-dessus par on ne sait qui, de toutes façons, il va tomber, mais … pas n’importe où ! Non !
PAF, direct sur le coin de la tête ! déclenchant des « Surtout, profites en bien ! » sous-entendu, cette légèreté ne va pas durer, ce n’est qu’un instant en suspens, un moment de répit avant la chute inexorable.
J’ai bien plus de considération pour le Carpe Futuram, « cueille l’avenir » que pour le Carpe Diem, « cueille le jour » qui peut très bien signifier que plus tard, ce sera pire.
Pourtant, depuis le temps que l’épée se trouve suspendue dans les airs, le crin de cheval qui la retenait a dû céder.
Parking dance #9. Damocles
I have much more consideration for the Carpe futuram, » pick the future » that for the Carpe diem, » pick the day » which could mean that later, it will be the worse.
Nevertheless, since the time that the sword is suspended in the air, the horsehair which retained it had to give up.
07/01/18
Danse de Parking #8. Lampions 31/12/17
Pour devenir étoile, il faut se préparer.
Voyez, voyez ! tous les lampions sont allumés !
Suspendue aux nuages, elle voulait clignoter.
Voyez, voyez ! tous ses lampions sont enflammés !
Mets le film à l’envers si tu veux t’envoler.
Voyez, voyez ! tous tes lampions vont décoller !
Parking dance #8. Lanterns
Look, look ! All lanterns are lit !
Suspended from clouds, she wanted to flash.
Look, look ! All her lanterns are fired !
Put the movie back to front if you want to fly away
Look, look ! All your lanterns are going to take off !
31/12/17
Danse de Parking #7. Partir 24/12/17
Si l’arrivée, elle, propose toujours un mouvement d’ouverture, un « à venir », une promesse, être sur le départ fait naître une bien étrange sensation. Quand il s’agit de partir, le corps anticipe l’arrachement, le plexus, l’estomac et le ventre fredonnent un blues des bas-fonds. Le bourdonnement déverse de l’intérieur son fluide pré-mélancolique et envahit la peau. Partir, c’est mettre un terme à l’espace. Assumer la fin. On se dit que cette fin est toujours provisoire, mais après tout on ne sait jamais, c’est peut-être la dernière fois. Il y a des filaments de soi qui s’étirent et se dispersent entre les personnes et les lieux que l’on quitte, retour à l’inconnu temporel. Dans chaque départ, il y a des fragments du Grand Départ.
Parking dance #7. To leave
When it comes to leave, the body anticipates the tearing, plexus and stomach hum a blues of the low fund. The humming cross-posts from the inside its fluid melancholic meadow and invades the skin.
To leave, is to put an end to space. To assume the end. We say to ourselves that this end is always temporary, but after all you never can tell, it is maybe the last time. There are strands of one which stretch and scatter between people and places which we leave, return to the temporal unknown.
In every departure, there are fragments of the Great Departure.
24/12/17
Danse de Parking #6. Signature 17/12/17
Vers l’âge de sept ans, j’avais régulièrement sous les yeux une signature abstraite, celle de ma mère, où les lettres se superposent ; une fois arrivée au collège, elle me l’avait décryptée pour que je puisse l’imiter si nécessaire. Celle de mon père est presque verticale et zigzagante, stylisée jusqu’aux empattements ajoutés à ses extrémités. Et vous, comment est-elle, votre signature ? Quelle griffe vous sert à certifier sur l’honneur ? Quelle musique fait la mine quand elle dépose votre « identité » noir sur blanc ? Vous souvenez-vous de vos innombrables tentatives avant de parvenir à fixer sa forme ? Étiez-vous inspiré-e par le geste de celui-qui-signe-à-la-pointe-de-son-épée ? Il est curieux ce dessin qui nous suit ad vitam ; fragment de carte d’identité qui se refait à chaque fois. J’ai opté pour la majuscule du prénom qui s’étire sur toute la largeur et délimite le cadre. Le nom vient s’y loger en partie, assurant une envolée qui rend illisible les dernières lettres, déformées par un élan que seul le plaisir de ma main gouverne.
Parking dance #6. Signature
17/12/17
Danse de Parking #5. Insecte 10/12/17
Théorie du soir, espoir. J’aime les insectes, leurs diversités, leurs couleurs et morphologies me fascinent… mais uniquement à distance ; ne pouvant seulement les observer et les contempler dans leur milieu naturel. Si l’un d’eux me rend visite à domicile, un frison de dégoût me traverse. Rejet épidermique. Peut-être, est-ce lié en partie au fait de ne pas pouvoir, en miroir, activer ni mes antennes, ni ma cinquième et sixième patte, en étant dépourvue. En dehors de toutes considérations liées à un quelconque danger ou piqûre, c’est le rythme inconnu de l’articulation de ces membres et leur logique de coordination qui m’échappe. De la contemplation à l’empathie impossible, naît immédiatement la sensation du toucher et l’intolérance totale à sentir la multiplicité des pattes se déplacer sur moi. Et les phasmes sont les pires, ils ne s’annoncent pas. « Frisson ! Deuxième ! » Lorsque l’œil distingue l’animal qui n’était jusque là qu’un élément du décor, quand la brindille s’anime, surprise macabre. L’exosquelette montre sa tête de mort. Par micro spasmes, je ressens la frayeur qu’aurait vécu ma main après coup, à tripoter un morceau de bois vivant sans s’en rendre compte.
Parking dance #5. Insect
10/12/17
Danse de Parking #4. Starter 03/12/17
J’active le starter. Direction Paradis dans ma fusée d’Enfer. Juste avant le plat principal, l’entrée en matière Je retiens mon souffle. Surchauffe, combustion vive. Sur la ligne de départ, le démarreur n’a plus que quelques… Tic tac tic ; avant son lancement la course a déjà commencé, tac. Vous n’enclencherez aucun compte à rebours avec un interrupteur. Au quatrième top, il sera exactement le moment de décliquer la machine à propulsion, le moteur à explosions. Dix minutes de combustion sont nécessaires pour les œufs durs, seulement quatre pour les mollets. Prêts, feu ! Les mollets en extension vont exercer leur ressort naturel vers la chevauchée. Élastiques super puissants, aguerris même pour un décollage à froid. On pense que les dernières secondes s’accélèrent, mais elles défilent tout pareil, c’est une vue du corps. Certains pressent le starter comme des cowboys une gâchette pour tirer en l’air. J’ai vu qu’il existe une application pour connaître le jour de sa mort, je refuse d’appuyer sur ce starter-là, je ne sais pas qui tient le chronomètre. Trois Deux Un Allumage.
Parking dance #4. Starter
03/12/17
Danse de parking #3. Piste 26/11/17
En piste, à la recherche des traces laissées. La forme s’est aussi infusée dans les airs en laissant des indices. Plus on remonte la piste, plus les marques sont fraîches, non encore cicatrisées. La qualité de l’empreinte dépend du temps dont le corps a bénéficié pour se poser sur le sol et s’exposer à la lumière. Pourtant, il y a des années, en plein numéro d’équilibriste sur une chaise à deux pieds, il avait suffit d’une seconde pour que le coin du radiateur vienne s’imprimer sur mon front et me signe un autographe. Le corps est une imprimante 3D une plaque photographique gondolée. Ce soir, je dîne avec Carbone Quatorze.
Parking dance #3. Track
26/11/17
Danse de parking #2. Δelta 19/11/17
Au nom du Un, Et du Deux, Et du Trois C’est le mouvement qui part de la bouche vers les doigts. Ils l’ont appelé Delta. Celui qui de l’embouchure, se divise en plusieurs bras. Les Grecs n’y sont certainement pas pour rien, connaisseurs en matière d’espaces transitoires. Qu’il soit du Nil, du Mékong ou du Mississipi, il se révèle au moment où le fleuve devient Shiva. Et pour figurer le cours d’eau se dispersant jusqu’à rejoindre l’étendue, un triangle. La conspiration de trois angles qui se tournent le dos pour devenir sommets. Et quand l’un d’eux pique vers le haut, couchant les deux autres au sol, il devient flèche tendue vers la voûte, puis montagne.
Parking dance #2. Δelta
19/11/17
Danse de parking #1. 12/11/17
Il est tard, j’arrive chez moi. Dans la rue, il y a encore quelques personnes, un groupe d’amis, et plus loin deux silhouettes et un scooter. J’active ma télécommande pour ouvrir la grande grille de l’entrée. Le signal lumineux clignote comme d’habitude, puis la grille s’ouvre, bruyante. La nuit, j’ai toujours un œil sur les personnes à proximité qui auraient le temps d’entrer avant que la grille ne se referme. J’entre dans le hall du parking, quand soudain j’entends des bruits de talons qui se pressent dans ma direction. Une jeune femme, toute pimpante, me suit. Elle entre et me dépasse en trottinant. Jamais vue. Je lui lance un « Bonsoir, tout va bien ? ». Elle continue sa course avec un faux « Bonsoir » pressé, comme son envie de trouver un coin sombre pour se soulager. À cet instant, elle n’a aucune idée que la grille va se refermer et que je suis la seule personne ici à pouvoir l’aider à regagner la rue. Je rentre chez moi et garde mes chaussures, puisque dans moins de trois minutes, je vais l’entendre revenir vers la sortie. Elle va comprendre qu’elle est enfermée, à ciel ouvert, mais bloquée. Ça y est : elle a compris. Je dégaine la télécommande et tends l’oreille. Allers-retours nerveux. Au téléphone, « Alors là je suis complètement coincée, je ne peux rien faire, même pas escalader ! ». Stress manifeste. Malgré la lumière de chez moi, elle n’ose pas toquer à ma porte. Je laisse passer un moment, tentée de résister encore avant d’intervenir, tandis que tout mon corps se tient prêt. C’est fou de sentir qu’en étirant le temps jusqu’à l’action, de mon côté, cela entraîne une accélération des durées et du rythme cardiaque, de son côté. Mon sadisme s’achève : je la libère. Pour un instant, j’étais la seule à détenir le pouvoir des entrées et sorties. La seule à avoir une influence sur l’intégrité du cadre : la barrière qui parque des voitures et des gens.
Parking dance #1. Parked
12/11/17